jeudi 4 juin 2009

travesias







l’Origine de l’association

Membre fondatrice du centre d’art Passerelle avec Serge Tanguy et Bruno Chevillotte en 87/88 et après presque 20 années d’investissement j’ai choisi de m’investir dans un autre projet. Suite à une résidence de 6 mois en Argentine de septembre 2006 à mars 2007, j’ai crée l’association travesias en m’installant à Rennes. Les membres de cette association sont aujourd’hui de 18 personnes, des artistes, des poètes, des critiques d’art, des amis font partie de cette première assemblée. Des partenariats ont été établis avec des institutions ou d’autres associations comme la maison de la poésie de Rennes, le centre d’art la criée. Le Bon Accueil, les archives de la critique d’art, l’IUFM de Bretagne.
L’association a le soutien de la Drac Bretagne, du conseil Régional de Bretagne et de cultures France, La ville de Rennes a pu soutenir ponctuellement des actions.

Article 2 des statuts
de l'association :
Cette association a pour objet de développer les échanges culturels entre des régions très éloignées du globe pour créer d’autres voies de diffusion pour l’art contemporain entre pays francophones et non francophones.
Ses objectifs sont :
- à partir de la Bretagne, établir un réseau d’accueil et de création pour les artistes, théoriciens, écrivains.
-développer à l’intérieur de chaque région des partenariats avec les institutions culturelles et pédagogiques
- par les interventions dans l’espace public, tenter de développer une participation active des publics potentiels.

Pourquoi avoir choisi l’Argentine ?


L’Argentine est un pays jeune, construit par les vagues d'immigrants de la vieille Europe.
Ils sont essentiellement Espagnols et Italiens mais aussi Russes, Polonais, Gallois, Arméniens, Syriens, Libanais, Japonais, Français, Allemands... C’est aussi la deuxième colonie juive au monde après New York en pourcentage d’habitants de cette origine. Il n'y a pas comme au Mexique la présence d'un riche passé culturel Aztèque ou celui des Incas au Pérou. On ne ressent pas une « ethnicité » comme en Bolivie ou dans d'autres pays du continent sud Américain. Dans le nord à la frontière de la Bolivie et du Paraguay la population indienne y est plus présente. Il existe une petite colonie des indiens Mabutche à l’extrémité de la patagonie.
C’est toute cette constellation des origines qui m’a intéressée dans un premier temps, mais aussi l’histoire contemporaine de ce pays.

A la sortie de la seconde guerre mondiale l’Argentine était un pays riche. Le niveau de vie y était supérieur à de nombreux pays européens. En 1976 le coup d’état de Videla a mis un terme à l’espoir de faire évoluer le pays vers une grande démocratie progressiste. Des dizaines de milliers de militants ont été torturés ou bien ont « disparus » souvent jetés en mer par avion. Cette période douloureuse laisse des cicatrices profondes dans le peuple Argentin mais aussi une formidable capacité à la résistance comme celle des mères de la place de mai qui depuis 30 ans continuent à manifester sur la place de Mai, elles ont aussi créer une université populaire, une médiathèque et de nombreuse actions ponctuelles. En créant cette résistance au terrorisme d’état, elles ont développé une intelligence collective qui est poursuivi par le groupe hijos les fils des disparus et par d’autres organisations politiques et sociales.

Au niveau économique le pays s’est effondré littéralement sous l’effet de la politique néo-libérale. Les gouvernements qui ont suivi la dictature ont accéléré le processus d’ endettement qui avait été commencé entre 76 et 83. Les jeux financiers des banques, des multinationales, du FMI ont contribués à la destruction du tissu économique et social.
Du fait de la dette écrasante et de l’obligation qui lui est imposé de la rembourser, l’Argentine connaît un chômage et un degré de paupérisation jamais rencontré dans un pays industrialisé en dehors d’une période de guerre. La crise de 2001 a atteint un paroxysme, en une nuit les capitaux ont disparus du pays privant tous les petits épargnants de leurs économies. L’ Argentinazo, qui fait référence au Córdobazo (soulèvement quasi insurrectionnel en 1969 dans la ville de Córdoba, deuxième ville d’Argentine), en 2001 s’est produit dans tout le pays. Ce fut une formidable mobilisation non seulement de la classe ouvrière et des chômeurs mais aussi de la classe moyenne qui avait tout perdu. Le gouvernement fut contraint de démissionner par l’action directe des masses ce qui dans ce pays habitué aux coups d’Etat militaire est une première.